ACTUALITE | Innovation Transition écologique
07.02.2020 - 16H44
Le rail et le fluvial : 2 nouveaux axes de développement pour le GNV
Le GNV et sa version renouvelable, le BioGNV, connaissent un développement sans précédent dans les transports terrestres. Des véhicules utilitaires aux poids-lourds en passant par les autobus, ce carburant est de plus en plus plébiscité. D’autres secteurs s’intéressent donc à ce carburant d’avenir aux avantages économiques et écologiques reconnus, avec en premier lieu le ferroviaire et le fluvial.
Zoom sur deux expérimentations visant à donner au BioGNV une nouvelle dimension.
Le BioGNV : une alternative au diesel pour le transport ferroviaire
Contrairement aux idées reçues, seul 43% du réseau ferré français est électrifié. Ce sont donc 3 500 trains de passagers ou de marchandises qui roulent quotidiennement au diesel.
De plus en plus impacté par les réglementations environnementales, le secteur du ferroviaire cherche des alternatives crédibles pour remplacer les anciens moteurs diesel de ses trains. En conséquence, les régions étudient la possibilité d’utiliser le BioGNV qui pourrait parfaitement répondre à leurs besoins.
A l’instar de nombreux pays européens comme l’Espagne ou encore la Lettonie, la région Hauts-de-France, accompagnée par GRDF, a ainsi lancé une expérimentation sur un premier prototype de train roulant au GNV à horizon 2021.
Cette démarche d’expérimentation porte sur deux volets :
- « Fret » qui consistera en la modification de trains de manœuvre,
- « Passagers » qui visera à moderniser les motorisations de TER (Trains Express Régionaux) existants.
Zoom sur le volet « Fret »
Une étude a été diligentée afin de vérifier la faisabilité et la rentabilité d’un projet de transformation d’un locotracteur diesel en dual fuel. Cette solution, basée sur un mélange de diesel et de BioGNV, a été retenue car peu coûteuse et potentiellement rentable. L’étude a démontré la faisabilité technique de cette solution, estimé les coûts d’une telle transformation et donné une feuille de route pour lancer le premier prototype en 2021.
Pour donner naissance à cette première expérimentation sur le territoire français, la région Hauts-de-France s’est associée à GRDF et un industriel local. Le coût du projet est évalué à 500 k€ et présente un temps de retour sur investissement estimé à 5 ans. Si le projet est concluant, ce sont 20 locomotives de manœuvre qui pourraient être transformées pour un coût total de 5 millions d’euros amortis en moins de 4 ans.
Les gains attendus en termes d’émissions de CO2 sont énormes : la conversion de 10 locotracteurs en dual fuel BioGNV serait comparable au retrait de 23 000 voitures en circulation ! De bon augure pour la lutte contre le réchauffement climatique.
Les qualités environnementales du BioGNV au service du transport fluvial
Le transport fluvial fait face aux mêmes enjeux que ceux du secteur ferroviaire. Malgré les bénéfices environnementaux reconnus du transport par péniche (2 à 4 fois moins émetteur que le secteur routier à la tonne transportée), les moteurs utilisés restent majoritairement anciens et polluants. Encore une fois, le BioGNV pourrait donc être une alternative plus respectueuse de l’environnement pour un coût modéré.
Une expérimentation a ainsi été lancée pour la conception d’un pousseur fonctionnant au GNV qui permettrait de relier Mantes la Jolie au centre de Paris. GRDF participe à cette étude réalisée de concert avec Segula Technologies, Marfret, Saint Gobain, Total et GPSEO.
En parallèle, la société du Canal Seine Nord Europe réfléchit à aménagement d’infrastructures fluviales entre Compiègne et Cambrai. Quatre plateformes logistiques jalonneront le canal, lesquelles mettront à disposition des péniches, trains, poids lourds ou encore véhicules utilitaires, des stations d’avitaillement en GNV/BioGNV. Une offre intégrée répondant aux enjeux d’indépendance du territoire.