ACTUALITE | Transition énergétique Chaudière Copropriété
14.09.2022 - 17H05
Profitons de la fin du fioul pour connecter nos chaufferies
Longtemps annoncée, la fin des chaudières au fioul est actée. Si les solutions de remplacement sont nombreuses, elles permettent aussi de connecter sa future chaufferie. C’est ce qu’affirme Giovanni Monti, dirigeant de Fulgoni et président de la commission chauffage du syndicat des entreprises de Génie Climatique et Couverture Plomberie (GCCP), antenne parisienne de la chambre syndicale de la FFB Grand Paris Ile-de-France. Interview.
Je préconise la connectivité de toutes les chaufferies. Cela permet d’abord de bénéficier d’une plus grande réactivité d’intervention sur site.
Depuis le 1er juillet 2022, l’installation de chaudières au fioul est interdite par la loi. Qu’en est-il précisément ?
Giovanni Monti : Le décret n° 2022-8 du 5 janvier 2022, qui est entré en vigueur au 1er juillet 2022, a pour objectif de définir le niveau minimal de performance environnementale en matière d’émissions de gaz à effet de serre pour tous les systèmes de chauffage, autant dans le neuf que dans l’existant : le seuil maximal a ainsi été fixé à 300 gCO2eq/KWh PCI. Sans être nommément citées dans le texte, les chaudières au fioul sont clairement exclues.
Quelles solutions les syndics peuvent-ils suggérer aux copropriétaires pour remplacer les chaudières au fioul ?
G.M. : Les solutions les plus pertinentes diffèrent en fonction de l’implantation des immeubles. A Paris intra-muros, le réseau de chaleur figure parmi les possibilités mais pas dans tous les arrondissements. Les pompes à chaleur se présentent comme un autre choix, mais leur implantation en logement collectif n'est pas aisée.. Quant à l’énergie solaire et à la géothermie, leur retour sur investissement apparaît très long, et la période est peu favorable à des coûts aussi importants. De son côté, le gaz, avec des chaudières Très Haute Performance Energétique, présente l’avantage d’être disponible quasiment partout. Il faut en plus avoir en tête un autre enjeu, à savoir que GRDF augmente la part de gaz vert dans ses réseaux, ce qui va en plus abaisser significativement le niveau d’émissions de gaz à effet de serre.
D’autres solutions sont-elles sur le point d’émerger ?
G.M. : Oui. L’industrie pétrolière travaille actuellement sur du bio-fioul. Par ailleurs, l’association du gaz et de l’hydrogène constitue comme une autre possibilité d’optimisation des gaz à effet de serre. Cette solution est annoncée dans un horizon très proche, dès 2023.
Quelle que soit l’énergie retenue, le remplacement d’une chaudière au fioul ne constitue-il pas l’occasion idéale de connecter sa chaufferie ?
G.M. : Absolument ! Je préconise la connectivité de toutes les chaufferies. Et pour plusieurs raisons. Cela permet d’abord de bénéficier d’une plus grande réactivité d’intervention sur site, alors même que les trajets et le stationnement en ville prennent de plus en plus de temps. L’exploitant est également plus efficace : il est alerté immédiatement sur d’éventuels dysfonctionnements et dispose de l’information exacte sur chaque équipement. Il est surtout en mesure de pratiquer une maintenance préventive pour anticiper les pannes et donc les éviter en fonction de l’usure de l’appareil.
Qu’en est-il du coût de l’une chaufferie connectée ?
G.M. : La surveillance connectée coûte toujours moins cher que le déplacement d’un technicien. Elle entrainera donc un abaissement des charges. En réalité, l’économie constitue le point-clé de la connectivité. Dès lors que l’on relie sa chaufferie connectée à des bases météo, les consommations de chauffage s’adaptent à la température extérieure, et évitent donc les surchauffes par temps doux. Voilà le vrai facteur d’économie : éviter toute dérive énergétique. Et je ne dis pas cela pour faire « moderne ». Tout est connecté, aujourd’hui, de notre téléphone à notre voiture. Comment se fait-il que l’une des principales dépenses de l’immeuble, en l’occurrence le chauffage, ne soit pas connecté ? Ses atouts sont évidents. Il est temps d’en prendre conscience !
250 000
C’est le nombre de logements encore chauffés au fioul en copropriété en France à proximité d’un réseau de gaz. Pour le seul territoire de Paris intra-muros, l’Agence Parisienne du Climat estimait que plus d’un millier de chaufferies fioul alimentaient encore 45 000 logements en 2019.Décret fioul : quelle opportunité pour les solutions gaz ?
En savoir plus sur le décret interdisant l’installation de nouvelles chaudières au fioul sur les marchés de l’habitat neuf et existant.