Restaurateurs, responsables de restauration collective ou industriels de l’agroalimentaire, comment valoriser vos biodéchets ?
Les déchets alimentaires issus de la restauration ou de l’industrie agroalimentaire sont des biodéchets valorisables en gaz vert. Prêts à franchir le pas ?
Un biodéchet, qu’est-ce que c’est ?
Selon l’Ademe, les biodéchets représentent 80 % des déchets de l’industrie agroalimentaire, 60 % des déchets de la grande distribution alimentaire ou encore 55 % des déchets de la restauration collective. Ainsi, un repas en restauration collective génère en moyenne 450 grammes de déchets, dont 200 grammes sont biodégradables.
Il existe 4 types de biodéchets :
- Les biodéchets liquides (huiles alimentaires usagées et déchets graisseux, dont les eaux de cuisine)
- Les biodéchets végétaux (résultant de l’entretien des espaces verts)
- Les biodéchets à base de sous-produits animaux (restes de repas non consommés, fractions crues de viandes, poissons et liquides, déchets d’abattoirs)
- Les biodéchets conditionnés dans leurs emballages (aliments sous emballage plastique par exemple).
En l’absence de tri à la source, ces déchets finissent dans les poubelles de déchets ordinaires et sont enfouis ou incinérés. Comme ils sont constitués à plus de 60 % d'eau, leur incinération représente une pure perte d'énergie.
Ne jetez plus sans trier
Le tri et la valorisation des biodéchets représentent un enjeu pour l’environnement. Depuis 2016, les professionnels qui génèrent plus de 10 tonnes de biodéchets par an sont soumis à une obligation de tri afin de les valoriser par compostage ou méthanisation. La peine encourue en cas de non-respect à cette réglementation est de 75 000 € d’amende et deux ans d’emprisonnement.
Dès le 1er janvier 2024, en application de la loi AGEC (Anti)gaspillage et économie circulaire) la généralisation du tri à la source s’imposera à l’ensemble des producteurs de déchets en France, du particulier aux entreprises, en passant par les collectivités.
En savoir plus : https://www.ecologie.gouv.fr/biodechets - scroll-nav__4
- la préparation en vue de la réutilisation ;
- le recyclage et la valorisation des déchets organiques par retour au sol ;
- toute autre valorisation, notamment la valorisation énergétique ;
- l’élimination.
Valoriser oui, mais comment ?
La valorisation des biodéchets est aujourd’hui un processus bien maîtrisé, qui permet de générer de nouvelles matières premières.
- Le compostage consiste en la fermentation d’une matière organique en présence d’oxygène (aérobie). Les déchets sont triés, broyés et mélangés à d’autres matières organiques afin de fabriquer le compost. Outre qu’il réduit considérablement les volumes de déchets mis en décharge, le compost industriel constitue un excellent amendement pour les terres agricoles : il nourrit la terre, aide la croissance des plantes et favorise la biodiversité.
- La méthanisation est un procédé de dégradation de la matière organique, sans oxygène (anaérobie) et en absence de lumière. Il permet de produire du biogaz. Après épuration, il atteint le même niveau de qualité que le gaz naturel et peut donc être injecté dans les réseaux. On l’appelle alors biométhane ou gaz vert.
La production de biogaz génère également un coproduit appelé digestat. Engrais organique naturel, il peut être épandu sur les terres agricoles et se substitue ainsi aux engrais minéraux d’origine fossile.
L’émergence du biométhane apporte une solution vertueuse pour le traitement et la valorisation des déchets. La production de gaz vert s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire pérenne.
Le choix entre compostage et méthanisation est lié au type de déchet. La méthanisation est plus particulièrement adaptée aux déchets gras et sucrés ou humides, difficilement compostables en l’état.
Pourquoi produire du gaz vert ?
Les biodéchets constituent un vecteur d’économie circulaire sur votre territoire : produire du gaz vert permet la création d’emplois non délocalisables. Vous contribuez ainsi au développement économique de la région.
Le gaz vert correspond aux attentes de la société et aux enjeux de la transition écologique : soutenir une agriculture durable, réduire les gaz à effet de serre, préserver la biodiversité, contribuer à l’atteinte de la neutralité carbone en 2050. Il répond aussi aux enjeux économiques et sociaux : relocaliser de l’activité en France, dynamiser une filière industrielle française-européenne, dynamiser les territoires ruraux, tendre vers l’indépendance énergétique.