Trois conseils aux syndics pour bien engager la rénovation énergétique

Les impératifs de rénovation énergétique constituent une belle opportunité pour les syndics d’affirmer leur rôle au sein des copropriétés. A condition, comme l’explique Édouard Morlot, Président de l’UNIS Normandie et des territoires nationaux, de se former, d’être à l’écoute et de se faire aider par des professionnels compétents…

Les gestionnaires de copropriétés ne sont ni des maçons, ni des peintres, ni des chauffagistes mais ils ont un rôle de mise en relation, de chef d’orchestre de la rénovation énergétique pour lequel il est indispensable d’être formé.
 

Les syndics ont un rôle majeur à jouer

Edouard Morlot   « Face aux enjeux importants posés par la rénovation énergétique des copropriétés, les syndics ont à l’évidence à un rôle majeur à jouer », indique Edouard Morlot, Président de l’UNIS Normandie et des territoires nationaux, chargé de la rénovation énergétique, et président du cabinet d’administration de biens Jullien &Allix au Havre. « Ils doivent en être conscients et se préparer à bien accompagner les copropriétaires ». Voici comment.

1. Bien se former

« Les gestionnaires de copropriétés ne sont ni des maçons, ni des peintres, ni des chauffagistes mais ils ont un rôle de mise en relation, de chef d’orchestre de la rénovation énergétique pour lequel il est indispensable d’être formé », insiste Edouard Morlot. « Sans formation, il est impossible de bien maîtriser tous les aspects de la rénovation énergétique et donc de bien informer les copropriétaires ».

Parmi les formations disponibles et pertinentes, citons celles dispensées (sur ce thème et sur d’autres) par l’UNIS sur sa plateforme UN+ . A travers différents modules proposés à distance ou en présentiel, il est possible de se constituer une bonne approche réglementaire du sujet.

Pour se familiariser plus spécifiquement avec les différents dispositifs d’aides à la rénovation, CEE, Ma Prime Rénov comme celles de l’ANAH, le guichet France Rénov’ propose pour sa part des formations de plusieurs heures sur deux ou trois journées.

Enfin, pour une approche plus ludique mais non moins efficace, les AMU, ou assistants à maîtrise d’usage, prennent tout leur sens : la Copro des Possibles distille des formations et des sessions de coaching « pour réussir à mobiliser les copropriétaires autour de leur projet ».

En lien avec la Copro des Possibles, le mouvement Soliha a par ailleurs lancé en octobre 2022 une nouvelle offre de formation à destination des syndics pour favoriser la rénovation énergétique globale.

2. Écouter les attentes des copropriétaires

« Partons du principe qu’il existe deux types de copropriétaires face au sujet de la rénovation, celui qui souhaite faire des économies et celui qui souhaite surtout maintenir son confort sans voir sa facture augmenter », analyse Edouard Morlot. Il ajoute : « Pour éviter les oppositions complexes et stériles lors des assemblées générales, le syndic de copropriétés a tout à gagner à organiser des réunions préparatoires avec les uns et les autres, voire à créer une commission de travail sur la rénovation énergétique pour travailler sur le sujet tout au long de l’année. Ce sujet constitue une belle opportunité de montrer que le syndic de copropriété est force de proposition ». Entre les aspects techniques, juridiques et financiers, il est souvent indispensable pour le syndic de trouver des alliés capables de faire avancer un dossier aussi complexe que celui de la rénovation d’une copropriété.

3. Se faire aider par des professionnels de la rénovation

Le sujet de la rénovation énergétique des copropriétés fait évidemment émerger des questions spécifiques. Par exemple, comment individualiser les frais de chauffage ? Comment réaliser une rénovation complète si l’isolation par l’extérieur est impossible ? Mais aussi comment atteindre les seuils d’améliorations requises pour pouvoir profiter des aides de Ma Prime Rénov’ ? Et, partant, comment estimer le reste à charge, sujet qui intéresse au plus haut point les copropriétaires ? « A nouveau, il n’est pas possible que le syndic répondre directement à toutes ces questions », rassure Edouard Morlot. « Seul l’AMO peut par exemple répondre sur les estimations de coûts et donner des éléments concrets. Le syndic doit donc se faire aider le plus possible par des entreprises compétentes, architectes, bureaux d’études et autres, seules capables de donner des réponses concrètes. »

C’est précisément dans cet état d’esprit que le dernier congrès de l’UNIS, qui s’est tenu en décembre 2022, a accueilli son « village de la rénovation énergétique », regroupant en un seul lieu tous les acteurs qui rénovent, auditent, distribuent l’énergie et la vendent. Cette première expérience qui a réuni un « collectif de partenaires » a désormais vocation à se retrouver en régions, pour rencontrer les syndics et répondre à leurs questions en fonction de leurs besoins réels. GRDF se trouve naturellement associé à cette initiative afin d’accompagner les syndics et les copropriétaires dans la rénovation énergétique des immeubles, qu’ils soient en chauffage collectif ou en chauffage individuel.

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