ACTUALITE | Exemples de projets Copropriété Rénovation énergétique
06.06.2023 - 13H13
Ynergie forme les gestionnaires de biens immobiliers aux enjeux de la rénovation énergétique
Améliorer le niveau de connaissances techniques des administrateurs de biens et des syndics de façon à leur faire jouer un rôle moteur dans le déclenchement des travaux : telle est la proposition d’Ynergie, l’un des huit lauréats de l’appel à projets « Rénovation performante des chaudières individuelles sur conduit shunt en copropriété » lancé fin 2022 par GRDF. Les précisions de Clément Orszag, directeur du pôle « résidentiel/syndic de copropriété » d’Ynergie.
Il faut non seulement convaincre les gestionnaires d’appartements de la nécessité de faire installer des chaudières THPE chez leurs clients, mais également sensibiliser les gestionnaires de copropriétés.
Clément Orszag, directeur du pôle « résidentiel/syndic de copropriété » d’Ynergie
Ynergie est connu pour être l’un des 30 délégataires d’obligation d’économies d’énergie actuellement enregistrés par le ministère de la Transition Écologique. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Basée à Toulouse, avec des bureaux à Paris, notre société emploie aujourd’hui une soixantaine de personnes et devrait réaliser une cinquantaine de millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023. Elle a été créée en 2016 afin de proposer des prestations d'ingénierie de projet de rénovation énergétique aux professionnels (bailleurs sociaux, syndics de copropriété...). C’est en 2019 que sommes devenus délégataire sur le marché des certificats d'économies d'énergie (CEE). Par la suite, nous avons développé un pôle dédié à la décarbonation des sites industriels, et tout récemment un pôle B2C qui accompagne les particuliers dans leurs projets de rénovation énergétique, puisque nous sommes également mandataire administratif et financier du service MaPrimeRénov’.
Pourquoi avoir répondu à cet appel d’offres ?
À travers le dispositif MaPrimeRénov’ Copropriété et l’opération « Rénovation globale d’un bâtiment résidentiel collectif » (référencée BAR-TH-145), les pouvoirs publics privilégient les bouquets de travaux permettant d'atteindre au moins 35 % d'économie d'énergie. Cette orientation est tout à fait louable et nous y souscrivons. Néanmoins, compte tenu des restrictions architecturales et/ou techniques limitant parfois les possibilités d’isolation sur les parties communes, elle n'est applicable que sur une partie du parc de logements français.
C’est pourquoi nous considérons que des actions ciblant plus précisément le chauffage individuel au gaz doivent elles aussi être menées, d’autant que beaucoup de copropriétaires se retrouvent actuellement dans une impasse technique. D’où notre intérêt pour cet appel à projets autour des anciens conduits shunt.
Quels sont, selon vous, les freins à la rénovation énergétique dans le collectif chauffé au gaz et comment votre offre de formation pourrait-elle y remédier ?
Il faut bien comprendre que dans le collectif, en dehors des copropriétaires, généralement peu au fait des problématiques liées à l’évacuation des produits de combustion, il existe deux types de gestionnaires qui pourraient éventuellement les maîtriser. D’une part, les gestionnaires en charge des appartements pour les bailleurs, autrement dit ceux qui font de la gérance locative, et, d’autre part, les gestionnaires de copropriétés. Or, pour ces derniers, le chauffage, lorsqu’il est individuel, ne représente pas un sujet de préoccupation mais plutôt un souci en moins ! Pour autant, la loi dite Climat & Résilience empêche dorénavant les bailleurs de mettre en location des biens n’atteignant pas un certain niveau – selon un calendrier évolutif dans le temps - lors du diagnostic de performance énergétique (DPE). Il sera ainsi interdit de louer des logements n’étant pas au moins classés D à partir de 2034. Donc, il faut non seulement convaincre les gestionnaires d’appartements de la nécessité de faire installer des chaudières THPE chez leurs clients, mais également sensibiliser les gestionnaires de copropriétés sans l’appui desquels ni les travaux sur les conduits collectifs ni par conséquent l’installation de ces nouvelles chaudières ne pourront être envisagés. Et selon nous, cette prise de conscience passe par des formations adaptées.
Comment ces formations vont-elles se mettre en place ? Dans quels délais ?
Nous aurons deux formations distinctes pour ces deux types de gestionnaires, même s’ils font bien souvent partie des mêmes agences. C’est d’ailleurs le cas chez Citya Immobilier (groupe Arche), le réseau avec lequel nous démarrons dès à présent, dans la foulée de ce que nous faisons déjà avec eux depuis 18 mois sur le thème des rénovations énergétiques globales. Dans les prochains mois, rien qu’avec Citya, nous espérons former entre 700 et 750 gestionnaires aux techniques de rénovation, aux subtilités des volets administratif et financier, etc. Mais ceci n’est en fait que la première phase de notre plan d’action, la seconde, non moins importante pour faire bouger les choses, a trait à l’identification (adresse, nombres de lots, type de chauffage, année de construction...) des immeubles en gérance susceptibles d’être concernés par des audits et des travaux.
Qu’attendez-vous maintenant de GRDF ?
Avant de former les gestionnaires, nous allons nous-mêmes travailler avec des experts de GRDF afin de monter en compétence. Par ailleurs, la reconnaissance et le soutien de GRDF pour notre action est un élément qui pèsera dans la balance au moment où les copropriétaires devront prendre des décisions et engager des dépenses.
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