En France, les biodéchets représentent 5 millions de tonnes, soit près de 83 kg par habitant et par an. Or, si plus de la moitié des Français jette toujours leurs déchets alimentaires avec les ordures ménagères, une personne sur trois parmi eux explique ce geste par l’absence de collecte séparée (source enquête nationale sur la gestion domestique des déchets organiques – Ademe 2020)  

Au 1er janvier 2024, en application de la loi AGEC (anti-gaspillage et économie circulaire), tous les producteurs de biodéchets devront disposer d’une solution de tri à la source. Une obligation qui s’applique tant aux ménages et collectivités, qu’aux entreprises, établissements de santé, établissements scolaires, restaurants, etc. Et quelle que soit la solution ou les solutions retenues, producteurs ou autorités compétentes de la gestion de ces déchets devront être en mesure de justifier de l’efficacité́ du tri à la source. 

Quelles solutions de valorisation pour les biodéchets ?  

La gestion des déchets alimentaires s’envisage d’abord au travers de l'évitement, à savoir tout ce qui peut être mis en place pour éviter de produire des biodéchets : lutte contre le gaspillage alimentaire, cuisine des restes, quantités ajustées, nourriture des animaux domestiques, etc.. Ensuite, un panel de solutions existe, qui peuvent être utilisées seules ou articulées les unes aux autres. 

Un panel de solutions à « articuler » :  

1.  Les solutions de proximité́ : compostage ou lombricompostage. Il s’agit d’actions menées à l’échelle individuelle, généralement en bacs de compostage, ou collective, au travers e composteurs partagés en pied d’immeuble par exemple. Le compost ainsi obtenu doit être utilisé localement et à des fins non commerciales. À noter, certains types de déchets alimentaires (déchets carnés, poissons, épluchures d’agrume) sont exclus des consignes de tri en vue d’un compostage.  

2. Le compostage centralisé s’appuie sur la mise en place de plateformes de compostage à l’échelle d’un territoire. Elles sont alimentées soit par apports volontaires soit par collecte séparée des biodéchets. Les déchets verts, les déchets de table et de cuisine voire des boues de STEP (process dédié) peuvent en constituer les intrants. Le compost ainsi produit en grande quantité peut être utilisé pour l’amendement de jardins publics ou vendu à des professionnels (pépiniéristes, paysagistes, agriculteurs…) ou à des particuliers. La normalisation du compost (norme NFU-44051) est obligatoire en cas de commercialisation.  

3. La méthanisation : les biodéchets peuvent être orientés vers des unités de méthanisation où ils seront valorisés sous forme de biométhane. Ainsi traités, ils remplissent à la fois les usages classiques du gaz naturel (chauffage, cuisson, industrie, mobilité) et fournissent des apports organiques pour la fertilisation de terres agricoles. En effet, le digestat peut être épandu en agriculture ou maturé pour devenir du compost, tandis qu’une énergie renouvelable est produite sous forme de biogaz (qui, une fois épuré peut être injecté dans les réseaux), de chaleur ou d’électricité (dans le cadre d’une cogénération).  

Compostage et méthanisation répondent à des enjeux différents  

Compostage et méthanisation ne répondent pas aux mêmes enjeux et n’impliquent pas les mêmes types d’investissement. 

• Le compostage répond bien à l’enjeu des collectivités qui leur impose de mettre en place des solutions de prévention, de sensibilisation et de mobilisation en faveur du tri des biodéchets. Il ne permet pas de gérer tous les types de flux (par ex. les déchets carnés, les poissons ou encore les épluchures d’agrume sont exclus du compostage grand public).   
  Une collectivité déjà dotée de plateformes de compostage devra, pour faire face à la nouvelle réglementation, investir dans des infrastructures plus importantes si elle choisit la voie exclusive du compostage.  
• La méthanisation permet de répondre à des objectifs plus significatifs en termes de durabilité du territoire. Notamment, parce que ses externalités positives sont nombreuses… Orienter les biodéchets vers la méthanisation contribue à une gestion circulaire de ces flux. La valorisation des déchets produits localement et la production d’une EnR locale s’inscrivent dans une logique territoriale durable et résiliente. Le lien urbain-rural qu’implique le fléchage de ces biodéchets vers la méthanisation agricole constitue également une réelle opportunité pour assurer la diversification des revenus agricoles, accélérer la décarbonation de l’agriculture et engager une dynamique entre acteurs du territoire.  

Biodéchets et biométhane, une complémentarité naturelle 

Les biodéchets étant par définition des déchets organiques, ils constituent des intrants de choix pour la méthanisation, autrement dit, ils sont intégralement valorisables dans la production de gaz vert (ou biométhane). Une véritable opportunité au regard des objectifs environnementaux de la France et de l’Europe.  

Nos déchets, notre énergie 

Les biodéchets représentent un potentiel mobilisable pour la production de gaz vert par méthanisation de l’ordre de 5 à 9 TWh/an (source Ademe).  Ce potentiel est très dépendant de la mobilisation de chacun des acteurs économiques mais aussi de la qualité du geste de tri. 

Les ménages, mais aussi les restaurants, les cantines scolaires, les maisons de retraite et hôpitaux ou encore les marchés (de gros ou marchés publics) sont les principaux producteurs de déchets alimentaires qui peuvent être orientés vers la méthanisation et la production locale de gaz vert, renouvelable et faiblement carboné.     

GRDF vous accompagne    

Le rôle de GRDF est d’informer, animer, et faciliter le développement de cette filière « biodéchets » émergente au profit de la méthanisation et du verdissement des réseaux gaz  

C’est pourquoi GRDF accompagne les collectivités et les grands producteurs de biodéchets dans la mise en œuvre du tri à la source en vue de de développer la méthanisation et la production de gaz vert.  

• Vous pouvez estimer le potentiel de production de gaz vert à partir de vos biodéchets 

• En savoir plus sur le tri à la source et les possibilités de méthanisation de vos biodéchets