La tourmente du marché de la promotion privée en France aujourd'hui

Promoteurs privés et monde gazier traversent ensemble une crise majeure.

Depuis près de cinq ans, le gaz fossile se voit très largement remis en cause. De leur côté, les promoteurs privés sont depuis près de deux ans confrontés à une situation de plus en plus complexe à savoir :

• L’effet COVID et la difficulté, qui en a découlée, autour de l’approvisionnement des matières premières,
• Des prêts immobiliers de plus en plus difficiles à obtenir pour leurs acquéreurs, les empêchant de déstocker leur production.
• Une difficulté à obtenir du foncier pour continuer à construire de nouveaux logements alors qu’il en manque.
• Une hausse continue des coûts des matériaux et matières premières entrainant une hausse des coûts de construction.

Ils se retrouvent donc face à une équation difficile à résoudre : proposer des logements à la fois abordables, innovants et répondant aux enjeux climatiques de demain autour de la décarbonation et du confort d’été. Pour en sortir grandis, promoteurs et filière gaz doivent travailler main dans la main pour se réinventer et trouver ensemble des réponses adaptées.

Quelles solutions concrètes et disponibles mettre en place pour réussir la transition énergétique et décarboner la filière du bâtiment ?

La complémentarité des énergies dans le bâtiment permet de répondre aux enjeux de décarbonation, de maîtrise des coûts et de confort pour l’occupant. La filière du gaz mise ainsi sur l’hybridation, en combinant le gaz avec une énergie renouvelable telle que la pompe à chaleur gaz, le solaire thermique, voire le bois. La solution hybride est le meilleur des équipements et des énergies au meilleur moment, pour une performance optimale sur les plans économique, environnemental et en garantie de service. Sans oublier que la solution hybride permet d’atteindre les seuils 2025 de la RE 2020. Le tout en attendant la deuxième décarbonation grâce aux gaz verts. GRDF s’est associé avec les fabricants pour développer les solutions hybrides et apporter les éléments de preuve de leur performance via des instrumentations. Reste encore à les faire connaitre à l’ensemble des acteurs de la filière (promoteurs mais également architectes, économistes et les bureaux d'études, sans oublier le client final) pour que chacun des maillons de la chaîne croit à l'hybridation et aux gaz renouvelables.

Récemment nommé chef de marché promotion privé, Ludovic Gutierrez est convaincu que le virage règlementaire de la RE2020 est une opportunité à saisir pour développer les solutions hybrides et donner toute sa place aux gaz verts.

« Mon expérience de 8 ans chez Cegibat m’a permis de distinguer les attentes de tous les acteurs de la filière et le rôle essentiel de chacun pour relever les défis énergétiques / de décarbonation des prochaines années. C’est ce que nous sommes en train de démontrer avec les 10 programmes lauréats de l’appel à projets sur les solutions hybrides conformes RE2025. Le premier sera livré à la fin de l’année 2023 avec une PAC hybride collective. »

L’avenir du gaz dans le mix énergétique de demain passera au vert

En septembre 2023, nous comptons 2,5% de gaz renouvelable dans les réseaux. Mais la France dispose d’un formidable potentiel de production puisqu’elle peut être autonome à l'horizon 2050, grâce à différentes filières. La plus connue d’entre elles est celle de la méthanisation, qui compte actuellement quelques 600 sites qui alimentent les réseaux. Parmi les autres gaz renouvelables, il convient de citer l'hydrogène, qui bénéficie déjà de plans aux moyens conséquents de la part France et de l'Europe. Enfin la pyrogazéification, pour laquelle de nombreuses expérimentations se développent en France, annonce un potentiel important.

Moralité, grâce au développement des gaz verts et leurs potentiels, la France se voit en mesure de disposer de deux leaders mondiaux dans le domaine de l'énergie :

• le nucléaire et l'électricité bas carbone avec EDF,
• Les gaz renouvelables avec la filière gazière, qui possède une vraie compétence de gestion du plus grand réseau européen de gaz.

Ce double leadership mondial de la France existe déjà dans le secteur automobile avec Renault et Peugeot, ainsi que dans le traitement des déchets avec Veolia et Suez. Pourquoi ne pas l’envisager également dans l’énergie ?