Et si l’avenir des villes passait par la « low-tech » ?
Pour faire face au changement climatique et à la raréfaction des ressources, un collectif de professionnels, dont est membre GRDF, appelle à adopter une démarche low-tech pour construire et aménager les villes. Ou comment l’innovation permet de faire mieux avec moins pour une ville sobre et durable !
Depuis octobre 2021, un collectif composé d’aménageurs, de concepteurs, d’acteurs de l’immobilier et d’énergéticiens s'est fédéré pour définir une vision, des outils et des pistes d'actions pour une transition urbaine qui vise à transformer nos villes grâce à des modèles plus low-tech !
Quelle vision de la low-tech ?
Mais qu’est-ce que la low-tech ? S’il n’existe pas de définition faisant consensus, cette notion est comprise par le collectif comme une démarche visant à remettre la technologieà sa juste place dans nos modèles de développement, sans l'en supprimer nécessairement. La low-tech est dès lors envisagée comme une démarche systémique impliquant à la fois les aspects environnementaux, sociaux et économiques, souvent indissociables.
- D'un point de vue social, elle pousse à se questionner sur l'utilité d'une initiative par rapport aux besoins, sur son impact social / humain et son accessibilité pour toutes et tous.
- D'un point de vue environnemental, elle valorise des solutions sobres, utilisant des ressources locales, simples, réparables facilement et robustes dans le temps.
- Et d'un point de vue économique, elle soutient les souverainetés locales, la prise en compte des spécificités territoriales et le développement de modèles économiques soutenables et raisonnés.
Ainsi considérée, la low-tech se distingue du développement durable dans la mesure où elle questionne précisément la question du développement : celui de nos besoins, de nos productions et de nos consommations. Elle pourrait se résumer par cette formule : faire mieux avec moins.
Cinq grands défis urbains
Pendant dix mois, les membres du collectif ont interrogé nos habitudes de vie et de consommation, questionné la course à l’innovation ultra technologique, posé un nouveau regard sur le progrès, se demandant comment innover autrement, avec discernement.
À travers une série d'ateliers de sensibilisation, d'intelligence collective et de challenges internes, plus de 400 collaborateurs appartenant aux entreprises instigatrices de la démarche ont contribué à l'identification de solutions low-tech à appliquer à la ville de demain.
Dans le but de remettre la « tech » à sa juste place dans les milieux urbains et pour essayer de sortir du tout technologique, cinq grands défis ont ainsi été identifiés :
- Renforcer la résilience climatique,
- Réorganiser les territoires,
- Transformer les modèles énergétiques,
- Faire muter l’existant pour économiser les ressources (rénover low-tech),
- Changer les paradigmes socio-culturels.
Gaz et low-tech
Faire avec l’existant pour épargner les ressources est à la base de ces réflexions.
Réhabilitation de bâtiments, rénovation énergétique, conception bioclimatique, intensification et hybridation des usages, conception, approvisionnement en énergies locales et renouvelables...constituent autant de champs d’innovations low-tech explorés par le groupe de travail.
Le gaz est compatible avec cette approche. Pour GRDF, se poser la question d'une ville low-tech, c'est d'abord se poser la question du juste besoin énergétique, puis se demander comment on peut y répondre de manière sobre.
Les possibilités sont nombreuses : rénovation globale des bâtiments avec des équipements performants, rafraîchissement passif et adiabatique, réparabilité des chaudières, solaire thermique, récupération d'énergie fatale, méthanisation des déchets ou encore rétrofit de véhicules. Car lorsque nous parlons du gaz, chez GRDF, c’est bien dans une perspective de substitution des gaz fossiles par des gaz renouvelables, produits par méthanisation, pyrogazéification, méthanation et autres technologies qui permettront de distribuer une énergie décarbonée, disponible pour de multiples usages.
Une première liste de 10 solutions pour inspirer les acteurs de la ville
Grâce à l'implication des équipes des structures pilotes, le groupement a identifié plus de 100 fiches projets s'inscrivant dans une démarche low-tech. Parmi cette centaine de projets, un top 10 des solutions les plus inspirantes a été retenu, sur la base de leur compatibilité avec la démarche low-tech mais aussi leur faisabilité, leur potentiel de déploiement à grande échelle et leur caractère innovant.
Vers une fabrique de la ville low-tech
Découvrez la méthodologie et creuser les 10 solutions privilégiées par le groupe de travail « Quand les bâtisseurs de la ville accélèrent l’innovation urbaine low-tech » (édition - juin 2022).
Un manifeste pour s’engager concrètement dans la ville low-tech
Pionniers de la ville low-tech, l'Urban Lab de Paris & Co, Atelier 21, Groupama Immobilier, GRDF, BNP Paribas Real Estate, Grand Paris Aménagement, SNCF Immobilier et Arep ont lancé un manifeste intitulé « Ensemble, pour une transition urbaine low-tech ». Leurs directeurs généraux en sont les premiers signataires et ils invitent les dirigeants des entreprises à les rejoindre dans cette dynamique.