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02.06.2021 - 17H07
Chanteloup-en-Brie : des logements zéro carbone en bois et sans radiateurs
Conçue avec l’ambition de s’approcher au plus près de la neutralité carbone, la résidence Neo atteint des niveaux exceptionnels grâce à une conception innovante. Et, surprise, elle est équipée de chaudières gaz à condensation mais pas de radiateurs…
Au départ, l’opération avaient été nommée « Zéro Carbone ». Et puis le maître d’ouvrage Expansiel Promotion, propriété du groupe Valophis, le plus important opérateur de réseau social du Val-de-Marne, a préféré le nom commercial de « Neo ». Un choix à l’évidence plus attractif pour ce programme situé à Chanteloup-en-Brie, à proximité de Disneyland Paris en Seine-et-Marne. A la clé, 48 logements collectifs en R+2 répartis sur 4 bâtiments et 6 cages d’escalier auxquels s’ajoutent 10 maisons individuelles accolées, 110 places de stationnement dont 60 semi-enterrées, le tout proposé en accession sociale et livré en septembre prochain.
Le nom de code initial de l’opération résumait pourtant bien l’ambition, à savoir en faire « le programme le plus neutre possible en carbone », souligne Stéphane Cochet, cofondateur du cabinet A003architectes, lauréat aux côtés du cabinet d’architectes M’CUB du concours organisé par les Établissements publics d’aménagement de Marne-la-Vallée en 2016, soit bien avant l’expérimentation E+C- et le RE2020.
Les chiffres clés de la résidence Néo
- 48 logements collectifs
- Label E+C- niveau E3C2
- Bbio RT12 -80%
- Surface : 2943m² SHAB
- Coût/m² : 1933.14 €/m2
- Bâti bois, chaudière gaz collective, chauffage par vecteur air, double flux avec récupération
- Année de livraison : 2021
Six chaudières gaz individuelles pour 48 logements
« En réalité, c’est surtout Meha, une entreprise spécialisée dans la construction bois mais qui comprend tous les corps d’état, située à moins de 40 kilomètres du site, à Valenton dans le Val-de-Marne, qui était mandataire du groupement en conception-réalisation et donc en première ligne », reconnaît Stéphane Cochet. Résultat, on l’aura compris, les logements sont à 100% en ossature bois, gaines d’ascenseur et escaliers compris. « Nous avons opté pour une conception PassivHaus, avec une grande particularité : aucun radiateur dans les logements », reprend-il.
Pour chaque cage d’escalier, soit 8 logements, une chaudière gaz à condensation de 19 kWh alimente ainsi en chauffage de petites batteries d’eau chaude placées dans chaque logement et branchées sur l’arrivée d’air neuf. Voilà qui procure l’appoint de chauffage grâce à des ventilations double-flux. « En somme, nous avons installé six chaudières de taille individuelle, mais celles-ci alimentent 48 logements collectifs », résume Stéphane Cochet. « En fait, nous faisons le pari de chauffer l’air parce que l’enveloppe est très étanche à l’air conformément à la conception PassivHaus », ajoute Christian Hackel, fondateur du cabinet d’architectes M’CUB.
Tous les logements bénéficient en effet d’une isolation en laine minérale, laine de bois et coton métisse, et de triple vitrage. L’enveloppe affiche d’ailleurs un Bbio de 13,70, soit inférieur de 81% du Bbio maximal. « Nous bénéficions également d’une orientation nord-sud traversante que nous avons systématisée dans les logements, pour le confort d’été et une bonne ventilation », précise Christian Hackel.
Des résultats encore meilleurs avec du biogaz
En toiture se trouvent également 350 m2 de panneaux photovoltaïques, le reste étant en tuiles blanches pour réfléchir les rayonnements solaires. Sur le site, la terre a été traitée à la chaux pour éviter les apports de remblais extérieurs inertes… « C’est simple : à l’exception des 60 places de parking semi-enterrées, nous n’avons pas de béton en superstructure », indique l’architecte du cabinet M’CUB. « Nous avons vraiment mené un travail pointu qui démontre qu’en liant une très faible consommation énergétique avec un bilan carbone du PCE très faible, nous pouvons atteindre de très bons résultats avec du gaz », conclut Stéphane Cochet. Pour preuve, le programme Neo se présente comme la seule opération en France au niveau E3C2 en gaz ! « Mais notre performance pourrait être encore meilleure si les chaudières étaient alimentées en biogaz », ajoute-t-il.
Et pour les éventuels sceptiques, Stéphane Cochet brandit les résultats obtenus par une résidence édifiée à Montreuil (93) selon les mêmes principes voici quatre ans : les niveaux de consommation réels constatés y sont de 60% inférieurs à ceux observés sur un panel équivalent de vingt résidences RT2012…