ACTUALITE | Mobilité durable Transition énergétique GNV
27.02.2024 - 08H35
La mobilité : nouvel atout pour les agriculteurs-méthaniseurs ?
Producteur de lait depuis trois générations à Verrières-en-Forez dans la Loire (42), la famille Robert s’est lancée en 2014 dans la méthanisation. Une activité complémentaire qui est rapidement devenue sa principale source de revenus et qui se diversifie désormais dans la mobilité.
Pourquoi et comment vous êtes-vous lancé dans l’aventure de la méthanisation ?
Nicolas Robert : Face au déclin continu du rendement de l’exploitation laitière, nous devions trouver une activité complémentaire sur le plan technique et économique. Il fallait qu’elle s’inscrive dans le contexte du passage de relai de mes parents et dans une démarche d’amélioration du bilan carbone de la ferme. En plus d’un peu de vente directe de viande, nous avons décidé de nous lancer en 2014 dans la méthanisation, avec une unité permettant de produire 150 KW dans un premier temps, puis 250kW en 2020. La production de biométhane est désormais notre activité principale, devant l’agriculture, et nous l’opérons à travers la SAS Robert Forez Énergie.
Quels sont les usages du biogaz ainsi produit ?
N. R. : Principalement, nous produisons par cogénération de l’électricité que nous injectons dans le réseau électrique. Cela représente environ 2,2 millions KW par an, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 730 habitants. La chaleur des moteurs de cogénération permet aussi de produire de l’eau chaude (chauffage et eau sanitaire) pour le lycée hôtelier tout proche et les bâtiments communaux, ce qui évite, chaque année, la consommation de 160 000 litres de fioul. En tout, en utilisant nos effluents d’élevage et des déchets qui n’ont plus à traverser toute la France en camion pour être valorisés, c’est, à l’année, l’émission de 600 tonnes de CO2 que nous évitons.
Comment en êtes-vous arrivés à l’idée de la station de distribution de BioGNV à la ferme ?
N. R. : Avec la deuxième unité de méthanisation, notre production de biogaz excédait nos capacités de cogénération. Au lieu d’investir dans un nouveau moteur, nous avons choisi, dans notre logique de recherche d’autonomie, de nous diversifier dans la distribution des excédents en BioGNV. L’installation a été complétée de manière à purifier le biogaz – qui devient donc du biométhane - et d’alimenter notre flotte de 6 véhicules avec ce carburant renouvelable. Nous testons également, avec le soutien de l’Ademe, de GRDF et de GRTGaz, un tracteur 100% biométhane. Avec sa capacité de 350 kilos par jour à 300 bars de pression, elle peut aussi servir en carburant propre et local les autocaristes, collecteurs, transporteur et particuliers du bassin de vie.
Tout savoir sur les stations BioGNV/GNV
Le prérequis pour rouler au GNV/BioGNV, c’est de pouvoir s’avitailler ! Le réseau de stations, qui se densifie de jour en jour, est donc le maillon incontournable du développement de la filière.
Que représente la mobilité propre pour votre activité de méthaniseur ?
N. R. : C’est une nouvelle corde à notre arc et un axe de diversification naturel. Sur notre site, nous allons pouvoir produire de l’hydrogène par vaporeformage1 du biométhane, l’hydrogène étant également une énergie d’avenir pour la mobilité. L’idée est que la station de Montbrison pour laquelle nous venons de remporter l’appel d’offres de Loire Forez agglomération puisse, à terme, le distribuer en plus du BioGNV. Comme pour tout projet de méthanisation, c’est la cohérence territoriale et l’implication d’un maximum d’acteurs (commune, communautés de communes, Région…) qui en fait la réussite. Aujourd’hui, être autonome ne consiste plus à faire les choses dans son coin.
La décarbonation avec les gaz verts
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