Vers une autonomie énergétique des territoires ?
Pour atteindre les objectifs assignés par la transition énergétique, il apparaît aujourd’hui indispensable que les territoires s’engagent davantage dans la production d’énergie. Ils peuvent notamment utiliser un système de cogénération. Cela peut leur permettre de devenir progressivement autonomes en énergie.
L’autonomie des territoires, clé de la transition énergétique
L’autonomie ne signifie pas l’autarcie, chaque territoire n’ayant pas les mêmes gisements d’énergie.
La transition énergétique conduit à s’interroger sur l’autonomie des territoires. Pour autant, « l’autonomie ne signifie pas l’autarcie, chaque territoire n’ayant pas les mêmes gisements d’énergie », explique Youness Hssaini, responsable efficacité énergétique au sein de GRDF Cegibat. « Ne serait-ce qu’en matière de production de biométhane, par exemple, tous les territoires n’ont pas les mêmes capacités de production. Ils ne peuvent donc pas se désolidariser du réseau national, qu’il s’agisse d’électricité ou de gaz. »
Des collectivités déterminées et résilientes
Les collectivités peuvent tout à fait améliorer leur autonomie énergétique en produisant autant d’énergie qu’elles le souhaitent. Plusieurs agglomérations font preuve d’un volontarisme affiché en la matière, à l’image de Nantes ou de Bordeaux. Mais des communes plus petites, à l’image de Châteauneuf-Grasse dans les Alpes-Maritimes, ont engagé une politique déterminée et efficace en la matière.
Intégrer les contraintes liées à la production d’énergie locale
Pour le gaz, en revanche, le stockage est aisé : entre les cavités souterraines naturelles et les 200 000 kilomètres de réseaux, le volume des réserves représente en permanence 3 à 4 mois de consommation annuelle.
La production d’énergie a plusieurs contraintes. « En général, l’énergie n’est pas produite au moment où elle est consommée », reprend Youness Hssaini. « C’est un problème pour l’électricité, qui se stocke mal ou avec des systèmes coûteux. Pour le gaz, en revanche, le stockage est aisé : entre les cavités souterraines naturelles et les 200 000 kilomètres de réseaux, le volume des réserves représente en permanence 3 à 4 mois de consommation annuelle. Mais il n’est pas raisonnable de réfléchir en termes de mono-énergie, parce qu’il existe une vraie complémentarité des énergies et des réseaux. » Décentraliser la production d’énergie est possible – le gaz le prouve – et les intérêts des élus vont dans cette direction.
Le bâtiment neuf et l’autoconsommation, un levier efficace
« Concrètement, améliorer l’autonomie énergétique repose sur deux solutions essentielles : l’augmentation de la production locale d’énergie couplée à une diminution de nos besoins en énergie et une meilleure efficacité énergétique grâce à un travail sur le bâti et l’enveloppe des bâtiments, pour se diriger vers une conception bio-climatique des immeubles », insiste le responsable de GRDF.
Comment produire de l’énergie locale ?
- En autoconsommation individuelle, à titre individuel : chacun consomme ce qu’il produit.
- En autoconsommation collective : cette mesure est rendue possible depuis un décret de 20161. Elle permet d’injecter l’énergie dans les parties privatives, voire dans les copropriétés voisines.
Pour des raisons administratives et juridiques, des copropriétés et des bailleurs sociaux optent pour la revente de leur électricité, mais les obstacles sont en train de se lever. Ce qui explique que ces choix se multiplient, comme en attestent nos exemples en Loire-Atlantique, en Rhône-Alpes ou en région parisienne.
Que penser de la cogénération ?
L’une des solutions les plus communément retenues est celle de la cogénération. Cette technologie repose sur moteur à combustion interne avec un alternateur. Elle s’ajoute simplement à une chaudière qui permet de produire du chauffage et de l’eau chaude, sans oublier de l’électricité.
Un rendement très élevé, de l’ordre de 95%, à comparer avec celui d’une voiture qui atteint seulement les 40%.
1 https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000032938257/