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22.11.2023 - 09H57
Bien dimensionner la PAC hybride pour mieux la vendre
Bien dimensionner une pompe à chaleur hybride, c’est optimiser son coût et ses performances et assurer le meilleur retour sur investissement pour votre client. Comment garantir cet optimum technico-économique ? Nous décryptons pour vous la règle de dimensionnement validée par les pouvoirs publics.
Une règle de dimensionnement spécifique aux PAC hybrides
Les acteurs de la filière, et notamment le syndicat des fabricants UNICLIMA et l’Association française des pompes à chaleur (AFPAC), se sont accordés sur une règle de dimensionnement spécifique aux hybrides et commune pour toutes les énergies d’appoint (propane, fioul et gaz de réseau).
Une règle validée par les pouvoirs publics
Bon à savoir :
- La règle de dimensionnement ne concerne que la PAC, indépendamment de l’énergie d’appoint.
- Concernant les déperditions, et sous réserve de respecter le critère sur le taux de couverture des besoins de chauffage, le bas de la fourchette, soit 40%, pourra être retenu pour le gaz de réseau, du fait d’un prix généralement plus faible que le propane ou le fioul domestique.
- La puissance de la PAC seule est donnée à 0°C extérieur / 50°C départ selon la norme EN14511 et inclut le dégivrage.
- La PAC doit être capable de fournir une température d’eau ≥ 55°C à température extérieure ≥ 0°C.
Un dimensionnement optimal compris entre 4 et 8 kW
Derrière cette règle ainsi établie se cache une réalité toute simple : pour une maison au gaz de 100 m² représentative du parc existant, la puissance de la pompe à chaleur du système hybride sera comprise entre 4 et 8 kW1. Des puissances supérieures pourront être retenues pour des maisons de plus grandes dimensions.
CEE et MaPrimeRénov’ : que disent les arrêtés ?
- L’arrêté du 20 juillet 2022 précise que pour que vos clients puissent bénéficier des certificats d’économies d’énergie (CEE) pour l’installation de la PAC hybride :
- Le taux de couverture par la PAC (calculé pour le mode de régulation choisi), hors dispositif d’appoint, pour le chauffage du logement doit être supérieur ou égal à 70%.
- La puissance de la PAC doit être comprise entre 40% et 80% des déperditions à température de base.
- L’arrêté du 21 septembre 2023 réplique l’exigence sur le taux de couverture des besoins de chauffage pour l’éligibilité de l’installation d’une PAC hybride à MaPrimeRénov’ (pour les demandes déposées après le 1er janvier 2024).
La production obligatoire d’une note de dimensionnement
Afin que vos clients bénéficient des CEE, vous devez d’ores et déjà produire une note de dimensionnement.
À compter du 1er janvier 2024, conformément à l’arrêté du 21 septembre 2023, ce sera également le cas pour que vos clients aient accès à MaPrimeRénov’.
Pour rappel, il n’y a pas, à ce jour, de formalisme particulier pour la note de dimensionnement. N’hésitez pas à utiliser les outils de vos fabricants, qui vous proposent déjà un large panel de modèles disponibles.
Un bon dimensionnement permet à la PAC hybride d’être compétitive
Il n’y a aucun intérêt à surdimensionner le module PAC d’une PAC hybride, tant en termes de confort pour le particulier (la chaudière écarte tout risque) que pour améliorer la performance énergétique ou environnementale du système.
Une PAC hybride bien dimensionnée permet à vos clients de :
- Bénéficier d’un coût compétitif à l’achat : la PAC hybride est moins chère qu’une PAC air-eau électrique, pour un confort assuré en toutes situations : maisons de grandes dimensions, dont l'isolation peut être à (re)faire, équipées de radiateurs haute température, etc.
- Réaliser, si nécessaire, des travaux d’isolation a posteriori tout en continuant à disposer d’un système de chauffage adapté.
- Optimiser la facture énergétique en fonction de l’évolution des prix de l’électricité et du gaz.
Une pompe à chaleur hybride ne se dimensionne pas comme une PAC air-eau
Une PAC air - eau 100 % électrique transfère l'énergie thermique de l'air extérieur vers l'eau de la boucle de chauffage du logement et l'eau chaude sanitaire.
Cette technologie est très performante quand les températures extérieures sont douces. Dès lors qu'elles baissent, les performances décroissent alors que les besoins de chaleur augmentent. Quand la PAC ne peut plus compenser les pertes thermiques du logement, un appoint à effet joule apporte le complément de chaleur, faisant encore chuter les performances de la machine, dont le rendement global s’approche alors de celui d’un radiateur électrique (inférieur à 45 % en énergie primaire).
Afin de limiter cet usage, les textes en vigueur - et en particulier le DTU 65.16 de juin 2016 - exigent qu'à la température de base pour la localisation considérée, la PAC soit en mesure de couvrir seule au moins 70 % des déperditions de la maison, voire 80% pour les logements dont l’inertie thermique est faible.
C'est l’application de cette règle qui conduit à l’installation de PAC 100 % électriques de puissance importante, généralement comprise entre 11 et 18 kW.
Avec une PAC hybride, l'approche est totalement différente. La préoccupation n'est plus de limiter le recours à un appoint peu performant mais bien d'obtenir le meilleur des deux énergies. Ainsi, dès qu'il sera moins efficace de faire fonctionner la PAC que de faire fonctionner la chaudière, la PAC pourra s'arrêter dans l'intérêt du client mais aussi du système électrique qui peut, dans ces situations, être en tension.
Dès lors, des PAC hybrides dont le module PAC a été dimensionné pour produire une puissance de 8 kW par temps très froid conviennent en général parfaitement en rénovation.