Hiver 2022/2023 : la France n’a pas manqué de gaz

Sécuriser l’approvisionnement en gaz tout au long de l’hiver 2022/2023 a été une priorité de tous les acteurs de la chaîne gazière. Les efforts de sobriété énergétique accomplis par les Français - particuliers, entreprises et collectivités – ont fait le reste. À quelques semaines de la fin de l’hiver, les faits sont là : la sécurité énergétique a été assurée.

À la question souvent posée « Aurons-nous assez de gaz pour l’hiver ? », la réponse peut aujourd’hui être donnée et elle est positive. Pour obtenir ce résultat, de multiples leviers ont été actionnés.

Une sécurité énergétique renforcée

D’abord, une action sur les stockages souterrains de gaz. À l’entrée de l’hiver, les stockages, qui couvrent en année moyenne un tiers de la consommation du pays, étaient remplis à 100 %. « Ils étaient encore plus qu’à moitié pleins fin février 2023, un niveau supérieur aux autres années, ce qui est un atout pour faire face à l’hiver prochain », souligne Alexandre Morcel, Référent Modélisation Énergie chez GRDF.

Les flux ont par ailleurs été repensés. La diversification des approvisionnements a permis de suppléer au gaz russe, qui représentait 17 % avant le début de la guerre en Ukraine et dont les livraisons sont arrêtées depuis l’été 2022. Les approvisionnements en gaz naturel liquéfié (GNL) ont ainsi été multipliés par deux, en provenance des États-Unis mais aussi d’Algérie, d’Egypte et d’Angola, notamment.

Par ces deux mesures-phares, le système gazier français a fait preuve de résilience, garantissant la continuité de fourniture des consommateurs, tout en contribuant à la solidarité européenne.

Des consommations en baisse de 9 %

Sensibilisés au risque de pénurie et aux injonctions de sobriété énergétique, les Français ont, dans leur ensemble, réduit leurs consommations de gaz de 9 % (6 % corrigé du climat). À noter que ce chiffre tient compte de la hausse des consommations de gaz liées à la production d’électricité (suppléant ainsi l’absence de productions d’origine nucléaire, hydraulique et même éolienne). Les centrales à gaz ont en effet consommé 54 % de plus que l’année précédente. C’est donc une réduction plus importante encore de leur consommation que particuliers, entreprises et territoires ont consentie tout au long de l’hiver 2022/2023. À l’échelle nationale, les industriels ont réduit leurs consommations de 11,5 % par rapport à 2021. Une baisse qui s’explique tant par la hausse des prix de l’énergie qui a pu amener certains d’entre vous à différer voire à suspendre des activités que par l’optimisation de l’efficacité énergétique engagée par le secteur industriel.

La relative clémence des températures pendant la période hivernale a également été favorable à la baisse des consommations.

Le développement des gaz verts s’accélère

Contribuant à renforcer la souveraineté énergétique du pays, la production de gaz verts se renforce. 150 sites de méthanisation sont entrés en service en 2022, portant la capacité à près de 9 TWh par an pour les 514 sites de méthanisation injectant sur les réseaux de gaz. Les gaz verts représentent actuellement 2 % de la consommation annuelle de gaz en France. Dès 2023, de nouveaux projets de méthanisation mais aussi les premiers projets de méthanation et de pyrogazéification entreront en service, preuve que la filière des gaz verts, renouvelables et décarbonés, s’ancre dans le paysage énergétique de notre pays.

 

Après les envolées folles que l’on a connues en 2022, le prix du gaz est revenu à la normale en fin d’année
 

Retour à la normale sur les prix

La crise énergétique liée à la guerre en Ukraine et aux bouleversements géopolitiques engendrés par le conflit s’est également matérialisée par une hausse spectaculaire des prix des énergies. « Après les envolées folles que l’on a connues en 2022, le prix du gaz est revenu à la normale en fin d’année », soutient Alexandre Morcel. La correction à la baisse des prix du gaz à long terme se confirme en ce début d’année. Comme pour les autres énergies, toutes incertitudes sur les fondamentaux comme l’approvisionnement ou la demande peuvent impacter les évolutions futures. En matière de prix, aucune prévision n’est jamais certaine !

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