Comment est constitué le prix du BioGNV/GNV et quel est son positionnement par rapport aux autres carburants ?

Le prix du GNV est formé de 4 briques de coûts, auxquelles vient s'ajouter la TVA.

En règle générale, la part respective de chaque brique était la suivante :

1. Le prix de la molécule de gaz naturel achetée (45 à 50%) ;
2. Les coûts de distribution (30 à 35%) : construction, exploitation et maintenance de la station ;
3. Les frais d’acheminement (5 à 8%) : frais de transport du gaz jusqu’à la station ;
4. La TICGN Taxe Intérieur de Consommation de Gaz Naturel (10%). Fixée par le gouvernement, elle a été gelée ces dernières années et a même légèrement baissé au 1er janvier 2022 à 8,21 €/MWh pour tous les usages du gaz sauf pour la mobilité à 5,23 €/MWh.

Le prix du GNV est exprimé en kg. En moyenne, avec 1 kg de GNV, un véhicule parcourt la même distance qu’avec 1L de diesel.

Ces dernières années, le prix du GNV a été en moyenne entre 20% et 30% moins cher que le prix du diesel*.

Le prix du BioGNV inclut, en sus, le montant des garanties d’origine achetées (la traçabilité du biométhane injecté, puis consommé, se fait en effet grâce aux garanties d’origine), soit un surcoût de l’ordre de 4 à 8 centimes TTC par kg, selon les fourchettes de prix affichées par les différents fournisseurs.

*Source : prix moyens mensuels constatés à la pompe

Estimer le coût de possession d'un véhicule BioGNV/GNV

Pourquoi le prix du BIOGNV/GNV a augmenté ces derniers mois ?

Depuis plusieurs mois, toutes les énergies subissent une forte hausse de prix et le BioGNV/GNV n’y échappe pas.

En effet, après une année 2020 marquée par la crise sanitaire et des prix d’énergies au plus bas, la reprise économique mondiale a engendré une hausse des besoins en énergie, que l’offre a du mal à satisfaire d’autant que les approvisionnements issus de la Norvège se sont réduits. La guerre en Ukraine a également des conséquences sur la disponibilité et le prix du gaz, aggravant les tensions.

Le prix de la molécule gaz pèse désormais plus lourd dans le prix du GNV, de 60 à 70%.

Evolution comparée des écarts de prix entre le GNC (gaz naturel comprimé)
et du Gasoil pour les véhicules inférieurs et supérieurs à 7,5 tonnes.

Comment se fait-il que le prix du BioGNV/GNV varie de manière importante selon les stations, alors que celui du diesel reste cohérent d’une station à l’autre ?

De manière générale, le prix du BioGNV/GNV diffère selon les stations dans lesquelles il est distribué, et ceci dans des proportions qui sont désormais importantes.

Ceci est lié à la politique d’achat du GNV mise en œuvre par les constructeurs de stations, qui est en général de 3 natures :

• Le contrat de fourniture de gaz peut être à prix fixe (sa fixation est de 1 an, 2 ans ou 3 ans) ;
• Il peut être indexé sur le PEG (Point d’Échange Gaz) qui est la place de marché virtuelle pour la France. Actualisé mensuellement, le prix est alors exprimé en « PEG Monthly » Index qui désigne l’indice publié 2 jours ouvrés avant la livraison du mois considéré par Powernext qui donne les prix de marché spot (« Données de marché spot ») et de marché à terme (« Données de marché Futures »), avec un historique d’un mois et demi ;
• Enfin, il peut être indexé sur le baril de pétrole (Brent), dans le but de garder une cohérence avec l’énergie concurrente.

Si un grand nombre de stations ont fait le choix de l’indexation sur le PEG, certaines stations ont opté pour les 2 autres types de contrat. Cela entraine une grande disparité des tarifs à la pompe, entre des prix qui ont gardé leur niveau de 2020 (contrat à prix fixe) et des prix qui ont subi de plein fouet l’envolée des marchés court-terme (marché spot) du gaz et du pétrole (indexation PEG ou baril de Brent).

Les prix du diesel étant systématiquement indexés sur le baril de Brent, les prix du diesel à la pompe présentent ainsi une plus grande homogénéité que ceux du BioGNV/GNV.

En dépit de ce contexte, le BioGNV/GNV reste-t-il une solution intéressante ?

Si la hausse actuelle du prix du gaz inquiète naturellement les professionnels, les transporteurs ont des visions plutôt moyen et long terme et raisonnent sur des durées d’amortissement de plusieurs années.

D’autre part, l’aspect financier et économique n’est pas le seul facteur à prendre compte.

Grâce à ses qualités environnementales (émissions de CO2 de 80% inférieures au diesel, 95% de particules fines de moins et 50% de NOx de moins que le seuil autorisé par la norme 6, soit la grande majorité du parc automobile français), le BioGNV/ GNV est classé en vignette Crit’Air 1.

La dynamique du marché reste forte. En 2022, la France devrait ainsi accueillir une cinquantaine de stations GNV supplémentaires. C’est un point important pour les transporteurs qui ne subissent, en roulant au BioGNV/GNV, aucune interdiction pour circuler dans les zones à faibles émissions (cœur de ville de plus de 150 000 habitants). Aujourd’hui, seuls l’électrique, le B100 et le BioGNV/GNV permettent de respecter ces critères.