Avec le BioGNV, c’est possible ! En procédant à une analyse du cycle de vie, les utilitaires et les camions de livraison au BioGNV ont un impact moins important sur le climat que les véhicules alimentés en électricité1. Décryptage.
Le BioGNV : un carburant au bilan carbone exemplaire
Le BioGNV est issu de déchets organiques collectés et transportés localement jusqu’au site de méthanisation. Produit localement, son impact sur le réchauffement climatique est quasi neutre : le CO2 libéré à l’échappement est équivalent au CO2 consommé par les végétaux méthanisés lors de la fabrication du biocarburant.
La production en « cycle court » de ce carburant aux atouts reconnus est bénéfique tant au niveau économique (pérennisation des revenus locaux) qu’écologique (solution locale et vertueuse à la gestion des déchets, moindre recours aux engrais chimiques,…).
Elle est jalonnée de différentes étapes pendant lesquelles du CO2 pourra être tantôt émis, tantôt absorbé :
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Collecte et transport de déchets organiques issus de la croissance de plantes,
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Transformation de ces déchets par le processus de méthanisation produisant du biogaz et du digestat,
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Épuration du biogaz,
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Acheminement du gaz par le réseau jusqu’à la station BioGNV,
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Consommation du BioGNV par le moteur du véhicule.
Analyse du Cycle de Vie du BioGNV
Comment évaluer l’empreinte carbone des véhicules ?
Les normes de performance en matière d’émissions de CO2 pour les véhicules légers sont, aujourd’hui, établies en sortie du pot d’échappement. Cette mesure à l’échappement est efficace pour comparer la performance de deux véhicules utilisant le même carburant. Cependant, elle ne donne qu’une vision très partielle des émissions de CO2 réellement générées par l’utilisation du véhicule.
Face à la montée en puissance des carburants alternatifs (GNV, électricité, biocarburants, hydrogène…), la mesure des émissions de CO2 à l’échappement perd de son sens : il faut, en effet, s’intéresser plus largement aux impacts liés à la production du « carburant ».
Pour choisir la solution énergétique la plus adaptée aux différents usages de mobilité, il est donc pertinent d’évaluer les émissions de CO2 en Analyse du Cycle de Vie (ACV), du véhicule lui-même ainsi que du carburant qu’il utilise.
En ACV, le BioGNV est plus vertueux que l’électrique et le diesel
Dans son étude intitulée « Étude ACV des véhicules roulant au GNV et BioGNV », l’IFPEN2 constate, qu’en analyse du cycle de vie, un utilitaire ou un camion de livraison roulant au BioGNV émet nettement moins de gaz à effet de serre qu’un véhicule identique roulant au diesel et pas plus qu’un véhicule électrique.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La réduction des émissions de CO2 est de :
- -80% pour un véhicule utilitaire ou un poids lourd en comparaison des véhicules équivalents au diesel,
- -50% pour un véhicule utilitaire en comparaison avec un véhicule électrique,
- -27% pour un 12 tonnes par rapport à un véhicule électrique
De bonne augure pour l’environnement.
1Selon l’IFPEN dans une étude de septembre 2019 intitulée « Étude ACV des véhicules roulant au GNV et BioGNV »
2IFP Energies Nouvelles (IFPEN) est un acteur de la recherche et de la formation dans les domaines de l’énergie, du transport et de l’environnement. Dans le cadre de sa mission d’intérêt général confiée par les pouvoirs publics, il intervient dans 4 grands domaines : mobilité durable, énergies renouvelables, hydrocarbures responsables et climat et environnement.